Sexe sans consentement

Sexe sans consentement

SOURCE = France.TV

Réalisé par Delphine Dhilly, diffusé le mar. 25.02.20 à 23h46 et disponible jusqu’au 26.04.20 société – 52 min


Pour la première fois, un documentaire, cosigné par Blandine Grosjean et Delphine Dhilly, aborde cette « zone grise » de la sexualité sans consentement. Six femmes revivent cet instant où elles n’ont pas réussi à repousser l’autre, à se faire entendre, avant de subir un rapport sexuel non désiré… Des femmes qui, depuis, ont appris à faire entendre leur voix !

À visages découverts, six femmes osent briser un tabou. Celui d’une relation sexuelle non consentie. Une histoire traumatisante sur laquelle il leur a fallu poser des mots, exprimer un ressenti et surtout rappeler que l’autre n’avait rien d’un violeur, d’un prédateur sexuel. C’était un ami, une connaissance, un flirt, un futur mari, qui, ce jour-là, a choisi d’aller plus loin alors qu’elles ne le souhaitaient pas. Elles parlent de cet autre qui n’a pas su écouter, comprendre, entendre, décrypter. Un autre qui, sans menace ni violence, est parvenu à ses fins. Leurs propos font écho, s’entrechoquent. Chaque histoire est unique et, pourtant, en ressortent une même incompréhension, un même malaise. « Personne ne leur a dit que ce n’était pas un bon signe qu’elle ne bouge plus, ne parle plus, ne répond pas. C’est un mécanisme de défense… Mais ça, personne ne l’explique », rapporte l’une d’entre elles, qui avait 17 ans à l’époque des faits. Et ce même constat, à chaque fois : se laisser faire pour éviter que cela dégénère… 

Il n’y a pas une once de voyeurisme dans le propos des auteures Blandine Grosjean et Delphine Dhilly. Avec simplicité, elles mettent en lumière ces histoires. Pas d’images inutiles ou de commentaires déplacés. Pour unique respiration, des silences et des chiffres récupérés lors d’un sondage* et qui donnent un aperçu des idées reçues sur la notion de consentement. Elles ont aussi interrogé des hommes sur leur sexualité, leur masculinité, leur « méthode » pour savoir si l’autre était partante et, bien évidemment, sur leur définition du consentement.

25 % considèrent que, dans le « domaine sexuel », les femmes
ne savent pas vraiment ce qu’elles veulent par rapport aux hommes.

Les divergences entre hommes et femmes sont parfois telles qu’il est primordial d’expliquer, en cours d’éducation sexuelle, cette notion du consentement. Pour qu’il n’y ait plus jamais d’ambiguïté. « La mort et le sexe sont les deux grandes choses que l’on cache aux enfants. Et c’est peut-être assez nécessaire, mais dans une certaine limite. On a besoin d’information, après, on fait son chemin… Sinon, c’est le n’importe quoi le plus total », rappelle Marie Darrieussecq, écrivaine et psychanalyste.

L’idée de la Belle au bois dormant attendant son prince charmant est dépassée. Pour changer les lignes, il faut réussir à imposer le oui, à le clamer haut et fort, expliquent-elles. Ainsi en retour, le non sera plus facilement entendu, compris… et accepté !


* L’enquête a été réalisée par l’institut IPSOS et l’association Mémoire traumatique et Victimologie, via Internet, du 25 novembre au 2 décembre 2015, auprès de 1 001 personnes constituant un échantillon national représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

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