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Chlamydia, gonorrhée, hépatite B, syphilis… Le dépistage des IST est désormais gratuit en laboratoire pour les moins de 26 ans

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Chlamydia, gonorrhée, hépatite B, syphilis… Quatre questions sur le dépistage des IST, désormais gratuit en laboratoire pour les jeunes

A partir du 1er septembre, les moins de 26 ans pourront se rendre sans ordonnance dans un laboratoire pour réaliser un dépistage gratuit de quatre infections sexuellement transmissibles.

Il s’agit d’une mesure de prévention pour la santé sexuelle. Les moins de 26 ans peuvent désormais se faire dépister gratuitement et sans ordonnance dans les laboratoires d’analyses médicales pour quatre infections sexuellement transmissibles (IST). La mesure, annoncée en septembre 2022, entre en vigueur dimanche 1er septembre. 

Voici ce qu’il faut savoir sur ce dispositif. 

1. Quelles sont les infections dont le dépistage est gratuit en laboratoire ?

A partir du 1er septembre 2024, le dépistage de l’hépatite B, de la syphilis, de l’infection à chlamydia et de la gonorrhée sera intégralement pris en charge par l’assurance maladie et réalisable sans ordonnance pour les moins de 26 ans. Le reste de la population pourra bénéficier d’une prise en charge à 60% par l’Assurance-maladie, avec un remboursement du reste à charge pour les patients couverts par une “complémentaire santé responsable”.

Le dépistage du VIH (virus de l’immunodéficience humaine) est lui déjà accessible gratuitement en laboratoire, sans prescription, pour les patients de tous âges, détaille le site de l’Assurance-maladie. Pour rappel, tous les patients peuvent également déjà se rendre dans un centre de dépistage des IST gratuit, ajoute l’Assurance-maladie. Ce nouveau dispositif vise donc à faciliter davantage l’accès au dépistage, en particulier pour les jeunes. 

2.  Comment se déroule le dépistage ?

A son arrivée au laboratoire, le patient se verra remettre un questionnaire pour permettre au biologiste médical “d’orienter le patient vers les dépistages les plus pertinents, précise l’arrêté. Ce questionnaire interroge le patient sur la présence d’éventuels symptômes (douleurs en urinant, lésions au niveau des parties anales ou génitales, douleurs dans le bas du ventre, des sécrétions ou des saignements vaginaux inhabituels…). Le formulaire questionne aussi le patient sur ses pratiques sexuelles ou sur d’éventuelles IST connues chez un ou plusieurs partenaires sexuels.

En cas de résultat positif du dépistage, le biologiste médical recevra le patient ou l’appellera par téléphone pour l’orienter vers une structure de soins adaptée. Par ailleurs, quel que soit le résultat du dépistage, “un compte-rendu de résultats” est adressé au patient, où figurent également des messages de prévention. 

Si elle salue une “avancée intéressante”, la présidente de l’association Aides émet une “réserve” sur ce dispositif, car les mineurs devront bénéficier d’une autorisation parentale, orale ou écrite, pour réaliser le dépistage en laboratoire. “Cela nous semble être une petite barrière”estime Camille Spire sur franceinfo. En l’absence d’accord parental, les laboratoires renverront les patients mineurs vers un centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic.

3. Dans quelles situations un test est-il recommandé ?

Les IST se transmettent “très facilement”, “il n’y a pas toujours de signes visibles et il ne faut attendre d’avoir des symptômes pour agir”, met en garde l’Assurance-maladie. Par exemple, les cas de chlamydia “sont souvent asymptomatiques, mais peuvent provoquer de gros problèmes d’infertilité”prévient sur franceinfo Pascal Pugliese, médecin au CHU de Nice et président de la coordination nationale de la lutte contre le VIH et les IST dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.

La présence de symptômes gynécologiques ou urinaires n’est donc pas la seule situation dans laquelle le dépistage est recommandé. Il est également conseillé de faire un test avant d’arrêter le préservatif avec un nouveau partenaire, après un rapport sexuel non protégé, avant de débuter une contraception, avant une interruption volontaire de grossesse ou encore lorsqu’une grossesse est envisagée, liste l’Assurance-maladie.

4. Comment a évolué le nombre d’IST ces dernières années ?

Cet élargissement de l’accès au dépistage s’inscrit dans un contexte de recrudescence des infections sexuellement transmissibles. En 2022, les cas de gonorrhée ont bondi de 48% au sein de l’Union européenne, avec 70 881 cas, selon les données du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC). Les cas de syphilis ont de leur côté accusé une hausse de 34% (35 391 cas), et ceux de chlamydia de 16% (216 508 cas).

Cette “augmentation est aussi stupéfiante qu’inquiétante”, s’est alarmée la directrice de l’agence, Andrea Ammon, lors d’une conférence de presse en mars. D’autant plus que ces chiffres “ne représentent probablement que la partie émergée de l’iceberg”, selon elle, car les données peuvent être sous-estimées en raison des différences dans les pratiques de dépistage et d’accès aux services de santé sexuelle dans les différents pays européens.

D’après Pascal Pugliese, cette augmentation peut à la fois s’expliquer par une “hausse des dépistages” et une “moindre utilisation des préservatifs“. Les résultats montrent qu’il y a “un besoin urgent de sensibiliser à la transmission des IST, et une nécessité d’améliorer la prévention, l’accès au dépistage et les traitements efficaces pour relever ce défi de santé publique”, insiste l’ECDC.

Cette hausse du nombre de cas se constate également à l’échelle de la France. Entre 2020 et 2022, les taux d’incidence des infections à chlamydia, à gonocoque et de la syphilis ont augmenté respectivement de 16%, 91% et 110%, selon des données de Santé publique France. Sur cette période, les femmes de 15 à 25 ans étaient les plus représentées parmi les cas de chlamydia (33,1% du total), devant les hommes de la même tranche d’âge (21,1% des cas). Les hommes de 15 à 25 ans sont aussi les plus représentés parmi les cas de gonorrhée (22% des cas).

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