Journée internationale des droits des femmes 2024. Quid de la santé sexuelle des femmes en situation de handicap ?
Publié le 07/03/2024 sur le site du Ministère du travail, de la santé et des solidarités
Le 8 mars, journée internationale des droits des femmes, est l’occasion de faire le point sur les dispositifs et les avancées permettant de mieux prendre en compte les besoins et les attentes des femmes en situation de handicap. C’est également l’occasion de continuer à s’interroger sur la situation des femmes handicapées en France qui subissent encore trop souvent la « double peine » du genre et du handicap.
En 2021, 1 personne sur 7 est en situation de handicap (soit 7,6 millions), et les femmes sont légèrement surreprésentées (15% de femmes et 13% d’hommes).
Accès aux soins et vie intime
Chiffres clefs :
Selon l’étude HandiGynéco de 2017 :
- Seules 58 % des femmes en situation de handicap ont accès à un suivi gynécologique régulier, contre 77 % dans la population générale.
- Sur 310 femmes interrogées dans cette étude, 48 % estiment avoir rencontré des difficultés de communication à cause de leur handicap dans leur suivi de grossesse.
- 85,7 % déclarent ne jamais avoir eu de mammographie, et 26 % ne jamais avoir eu de frottis.
Le dispositif Handigynéco
Démarré en 2016 en Île-de-France, le dispositif Handigynéco permet un accès à des soins gynécologiques et un suivi de santé adapté pour les femmes en situation de handicap. Ce dispositif a ensuite été étendu à la Normandie et la Bretagne et devra se déployer sur l’ensemble du territoire français d’ici 2026.
Cette initiative permet à des sages-femmes volontaires, formées aux différentes situations de handicap, d’intervenir dans des établissements médico-sociaux ou à domicile sur trois volets :
- Les soins : pour faciliter l’accès aux soins gynécologiques grâce à la mise en place de consultations individuelles adaptées, d’actions de prévention et de dépistage (sexualité et contraception, hygiène, dépistage des infections sexuellement transmissibles – IST, cancérologie).
- La vie affective et sexuelle (VAS) : pour informer et accompagner les femmes en situation de handicap sur une meilleure connaissance de leur corps, l’hygiène, la sexualité, la contraception, la parentalité ou le désir de parentalité, etc., et former les professionnels des établissements médico-sociaux.
- Les violences faites aux femmes (VFF) : pour sensibiliser les personnes en situation de handicap et les professionnels sur le sujet des violences faites aux femmes.
Une cartographie des lieux d’accueil adaptés et des professionnels de santé formés au dispositif en Île-de-France est disponible en cliquant ici.
Les Centres de ressources IntimAgir :
Les centres ressources IntimAgir sont des espaces (accueil téléphonique, lieu d’accueil et/ou sites internet …) où chaque personne en situation de handicap, ou toute personne qui l’accompagne (professionnel de santé, aidant), peut s’informer et être conseillée pour toutes les questions en lien avec :
- La vie intime, affective, sexuelle
- Les violences sexistes et sexuelles
- Le soutien à la parentalité
Pour en savoir plus sur les dispositifs existants et les accompagnements à la vie intime et à la sexualité des femmes en situation de handicap, rendez-vous sur monparcourshandicap.gouv.fr.
Déconjugalisation de l’allocation aux adultes handicapés (AAH)
Chiffres clefs :
- Environ 120 000 personnes en situation de handicap vivent en couple aujourd’hui en France.
- Selon la DREES, 1,29 million de personnes bénéficiaient de l’AAH fin 2022.
Depuis le 1er octobre 2023, la réforme de la déconjugalisation de l’AAH a changé le mode de calcul de l’allocation. Pour les bénéficiaires en couple : seul le bénéficiaire et ses ressources personnelles sont prises en compte dans le calcul de la prestation.
À l’origine, l’attribution de l’AAH se faisait en fonction du revenu du conjoint ou de la conjointe. Gagnant bien souvent moins que leur compagnon, les femmes en situation de handicap se retrouvaient donc en situation de dépendance financière avec une allocation qui se réduisait à mesure que le salaire du conjoint était élevé.
Cette mesure est donc une avancée pour le droit à l’autonomie financière des personnes en situation de handicap, mais plus particulièrement des femmes qui retrouvent ainsi une plus grande indépendance vis-à-vis de la personne avec laquelle elles partagent leur vie.
Pour en savoir plus, une foire aux questions est disponible sur ce site.
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