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GUIDE SIDACTION DE LA SANTÉ PSYCHIQUE CHEZ LES LGBT+

Appartenir à une minorité discriminée n’est pas sans conséquences psychiques. Le Sidaction publie un guide sur la santé psychique chez les LGBT+ à destination des acteurs de prévention.

Aujourd’hui en France, les personnes LGBT+ pourraient, idéalement, vivre sereinement leur orientation sexuelle et/ou leur identité. Il s’agirait pourtant de ne pas s’aveugler : être lesbienne, gay, bisexuel ou trans, reste parfois compliqué à vivre au quotidien. En 2018, malgré des avancées, de la déclassification de l’homosexualité comme maladie en passant par le mariage, on recense encore en France une agression physique homophobe et transphobe toutes les 33 heures et une agression verbale toutes les 8 heures, exposant les personnes LGBT+ à un stress important au quotidien. C’est dans ce contexte que ce guide est né, nourri des remontées des partenaires de Sidaction sur le terrain. Beaucoup soulignent en effet, dans leurs interactions avec les personnes LGBT+, la récurrence des thèmes ayant trait à la santé psychique. En regard, ces acteurs de prévention font part de leurs difficultés à maintenir une distance adéquate face à quelqu’un qui va mal ou de leur difficulté à orienter les usagers vers des structures ou des professionnels. Face à ces problèmes, l’objectif de ce guide reste modeste. Destinée prioritairement aux acteurs de prévention et, plus largement, à tous les acteurs de la santé, cette brochure donne quelques pistes pour aider le lecteur à modifier sa posture – et sortir des « scripts » balisés de la prévention – pour « entendre » le mal-être et faciliter le travail d’orientation.

Description

DISCRIMINATION, STIGMATISATION, LGBTPHOBIES : DE QUOI PARLE-T-ON?

La stigmatisation naît des préjugés qui discréditent une personne ou un groupe parce qu’ils sont perçus comme étant différents de la «norme»

Sondage la fondation Jasmin Roy Sophie Desmarais (2019)[1]

  • 8% des répondants considère toujours l’homosexualité comme une tare (contre 42% en 1975)
  • 39% des répondants estiment que les personnes qui veulent changer de sexe ont un problème psychologique
  • 41% sont mal à l’aise à l’idée que des enfants voient des personnes de même sexe s’embrasser sur la bouche
  • 25% sont mal à l’aise à l’idée que des enfants voient des personnes de même sexe se tenir la main en public

Lorsque les gens, ou les institutions, agissent selon leurs préjugés, la stigmatisation se transforme en discrimination. C’est le fait de refuser un bien ou un service, ou de traiter une personne moins favorablement dans une situation comparable

  • les hommes homosexuels gagnent en moyenne 6,3% de moins que les hommes hétérosexuels dans le secteur privé et 5,6% de moins dans le secteur public[2]

Le terme de LGBTphobie, vient de la contraction de l’abréviation LGBT et de «phobie», qui signifie «crainte».

Il désigne les manifestations de mépris, rejet, et haine envers des personnes, des pratiques LGBT+ ou supposées appartenir à la population LGBT+. Manifestations extrêmes de LGBTphobie, les violences se manifestent généralement par des agressions physiques (bousculades, gifles, passages à tabac, viols…) et/ou verbales (insultes, menaces).

Loin d’être anecdotiques, ces violences sont en hausse depuis plusieurs années : en 2018, l’association SOS Homophobie a ainsi recueilli 1905 témoignages d’actes LGBTphobes, soit une augmentation de 15% par rapport à 2017. Cette augmentation s’accompagne d’une hausse de 66% du nombre de signalements d’agressions physiques.


[1] Le regard des Français sur l’homosexualité et la place des LGBT dans la société, rapport d’étude pour la Fondation Jasmin Roy Sophie Desmarais, Ifop, 2019 (consultable à l’adresse suivante: https://www.ifop.com/publication/observatoire-des-lgbtphobies-le-regard-des-francais-sur-lhomosexualite-et-la-place-des-lgbt-dans-la-societe )

[2] Laurent T., Mihoubi F., Orientation sexuelle et écart de salaire sur le marché du travail français: une identification indirecte, Insee, 2013