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Description

Résumé

La liberté de connaître une intimité, une vie sexuelle et amoureuse participe de la construction subjective et de l’édification de relations interpersonnelles. Elle n’est pas également accessible à tous. Les personnes en situation de handicap liée à une déficience motrice, accueillies en établissement médico-social, en font douloureusement l’expérience. Leur dépendance fonctionnelle a comme conséquence un besoin quotidien d’aide et de soins de la part de professionnels qui interviennent dans toutes les dimensions de leur vie. Par conséquent, ceux-ci se trouvent concernés par des aspects de l’intimité, de la sexualité ou de la vie amoureuse des personnes qu’ils accompagnent. Si la visée première de la thèse est de mettre en lumière les expériences, les aspirations des personnes ayant une déficience motrice et vivant en établissement concernant l’intimité, l’amour et la sexualité, elle s’intéresse aussi à ce que les professionnels en disent. Des entretiens conduits avec les unes et les autres font apparaître une divergence, amenant à s’interroger sur la nature de l’écart constaté entre le discours des personnes et celui des professionnels concernant l’intimité, la vie amoureuse et la sexualité et la compréhension qu’on peut en avoir. Partant, trois dispositifs de recherche sont mis en œuvre : la passation d’un questionnaire, l’observation de groupes d’analyse des pratiques professionnelles et l’animation de groupes de paroles. Les données recueillies révèlent que la quête de reconnaissance et de « normalité » des personnes en situation de handicap se heurte à l’influence négative du contexte de vie en établissement, entravant leur liberté, et à la persistance d’une vision essentialiste du handicap chez les professionnels, induisant des pratiques inadéquates.