L’expression de l’autisme n’est pas la même chez les garçons et les filles
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” Marie Rabatel fait le constat que la parole des femmes autistes n’était pas entendue, malgré les spécificités des femmes comme les problématiques liées au diagnostic (sous-diagnostic), à la maternité (risque de signalement des services sociaux), aux violences psychologiques, conjugales, sexuelles, institutionnelles
Elle évoque ensuite son camouflage : “Se fondre dans la masse le plus longtemps possible jusqu’à épuisement total”. Victime d’agressions sexuelles et de harcèlement scolaire. Marie ajoute qu’elle a perdu son travail (elle travaillait auparavant dans une institution pour enfants handicapés), sa fatigabilité sociale rendant difficile l’intégration dans le monde du travail.
“Un handicap au handicap”
Elle explique que pour aider ces femmes autistes, il faudrait une meilleure connaissance de l’autisme au féminin : “De nombreuses femmes ont connu des parcours catastrophiques au niveau de l’errance diagnostique, des violences médicales (médicaments non appropriés), générant angoisse, stress et augmentant des traumatismes subis dans les différentes sphères de la vie. ce qui crée donc un handicap au handicap de départ.”
“On est prêtes à tout pour s’intégrer dans la société à un prix qui nous épuise.”
Au niveau différences entre un homme et une femme autiste, Marie précise qu’elles se situent dans l’expression (la manifestation) de l’autisme, bien que la symptomatologie soit identique.Une expression de l’autisme très fréquente chez la femme est le camouflage.
Elle mentionne également le fait que l’éducation soit différente entre un petit garçon et une petite fille : “Les petits garçons ont le droit de courir partout de hurler, et la petite fille doit se tenir sagement assise sur sa chaise ; si elle ne parle pas on va juste se dire qu’elle est timide, on ne va pas se poser la question plus loin, tandis qu’un petit garçon si il ne parle pas on va se dire “il a un petit problème.”
L’entourage ne comprend pas toujours pourquoi après le diagnostic les femmes autistes arrivent moins à compenser : “Je n’ai plus envie de faire semblant, camoufler, j’ai envie d’être moi-même.”
Elle ajoute qu’en tant que mère, elle a le sentiment de bien comprendre son fils (lui-même aytpique) et qu’une des qualités d’une mère autiste c’est de ne pas parler pour rien dire : “Tout ce qu’on dit ça a un sens, c’est la réalité, la vérité : par exemple, je n’ai jamais fait croire à mon fils que le père Noel il existait.”
“Les femmes ont très peu confiance en elles et une estime de soi très faible.”