De l’intimité corporelle et de son respect sur Yanous.fr

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Alors que la Coordination Handicap et Autonomie lance un appel à témoignages concernant l’aide fournie par des services prestataires, sa vice-présidente, Mireille Stickel, relate son vécu et celui d’autres femmes.

Question : Le respect du corps des femmes est un sujet de vive actualité. Mais comment concilier ce respect et l’aide humaine quand on est une femme handicapée dépendante pour tous les actes essentiels de la vie ?

Mireille Stickel :
Comme dans le reste de la société, le fait d’être une femme ne devrait pas avoir d’influence sur la substance de cette question. Effectivement les hommes subissent aussi dans une beaucoup plus grande proportion que dans le reste de la population un irrespect de leurs corps quand ils sont dans une situation de dépendance du fait de leur handicap. Comme je suis une femme, que j’ai l’expérience d’une femme, c’est à cette circonstance que je limiterai mes propos. Si la dépendance physique induite par la situation de handicap est l’occasion de l’irrespect corporel, elle n’en est pas le mobile : oui, on peut très bien vivre en étant aidée par d’autres, en ne réalisant pas soi-même ce qui nous concerne, mais à une condition impérative. Cette obligation est le respect de l’un par l’autre, et réciproquement. Pour moi, la situation de handicap n’est pas un problème en soi : non, je ne veux pas guérir de ma naissance ! Je veux juste vivre en femme, pas en objet, fût-il de soins ! Mais pour que cela soit possible, il faut que chaque personne qui, contre salaire, vient mettre ses capacités physiques à ma disposition, ne soit pas contrainte à se comporter comme un robot. Et il faut avoir conscience que celui qui met l’acte en gestes, même avec concentration et technique, voit, touche, mais ne peut percevoir directement ni situer au millimètre près le motif d’une requête (même une démangeaison aiguë !) : si elle le peut, la personne dépendante doit contribuer au processus de réalisation de l’objectif fixé, en expliquant nettement, autant que possible, sans s’emporter contre celui qui doit être ou devenir “coopérateur”, tel un “aide de camp”. Celui-ci, de son côté, doit admettre cet apport réactif à des gestes ne concernant pas que lui-même, sans se sentir remis en cause pour autant !

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